La Saint Valentin. La fête des couples, des amoureux, des tourtereaux romantiques, où les hommes offraient des chocolats ou n'importe quelle autre friandise à leur âme sœur – ou pas.
Enfin, ça c'est pour la plupart des personnes.
Toutes ces publicités, ces affiches à chaque coin de rue… Comme si le monde entier nous imposait ce romantisme écœurant. Si je déteste cette fête ? A ce stade-là, la question ne se pose même pas je pense… L'amour ne m'intéresse pas. Et même si c'était le cas, faire subir cela à quelqu'un d'autre ne serait que pur égoïsme de ma part. Ça ne ferait que mettre en danger celui -ou celle- sur lequel j'aurais jeté mon dévolu, et plus important, ma propre personne.
Je ne dis pas que je n'ai jamais eu d'aventure, non ; mais celles-ci ne duraient jamais plus d'un soir ou deux. Non, décidément, je ne suis pas faite pour ce genre de niaiseries.
Bref. Tout ça pour dire que, en ce 14 février, je n'ai pas grand-chose, sinon rien du tout à faire, étant donné que j'ai décidé de ne pas ouvrir le café en ce jour prétendument spécial, et ce pour une raison simple : il n'y a jamais personne. Forcément, les gens ont mieux à faire. Et puis, les quelques uns qui sont quand même présents sont ceux qui ne fréquentent le bar que pour me harceler à grands coups de « T'es charmante » et « Ça te dirait qu'on aille chez moi » dès que leur taux d'alcoolémie dépasse la décence, ce qui peut arriver… Très tôt dans la journée. Je n'ai jamais compris comment ils faisaient.
Donc, à partir de maintenant et d'un commun accord avec moi-même, j'ai décidé que tous les 14 février, le café n'ouvrirait pas ses portes.
Alors, lorsque j'ai vu le message d'Elya, est-ce que j'avais autre chose à faire ? Non.
D'habitude, lorsqu'on se voit, on va au restaurant, se balader dans le parc, ou encore faire du lèche-vitrines. Mais, cette fois-ci, mon amie semble avoir d'autres idées en tête.
Eh bien… Pourquoi pas ?
Je me dépêche donc d'enfiler la première tenue qui me vient sur la main -et pas une robe, pour une fois ; non, je prends une tenue androgyne : un short, avec un sweat à capuche rouge avec, par-dessus, une veste. Une fois prête, j'enfourche ma moto. Direction la piscine !
Une fois arrivée, je constate que Elya est déjà là.
« Heeeey ! Ça tombe bien, j'avais justement envie de te voir ~ »
Enfin, c'est pas comme si ça faisait hyper longtemps qu'on s'était pas vues, hein, peut-être… Une semaine ? Deux ? Ma notion du temps est assez aléatoire.
Enfin, j'ai pas non plus besoin de justifier le simple fait de vouloir passer du temps avec une amie…